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17 janvier 2015 6 17 /01 /janvier /2015 10:31

âne blanc 1

 

Le vif intérêt du public et des médias pour la race Grand Noir du Berry a quelque peu occulté une réalité aussi indiscutable que la dominante des ânes de couleur noire sur les anciennes cartes postales du Berry: les ancêtres des Grand Noir ont cohabité avec des ânes de robe claire dans les campagnes, villes et chemins de halage.
La circulation d'un nombre considérable de photographies anciennes sur les sites internet permet de retrouver beaucoup de clichés pris au quotidien, sans mise en scène particulière. Il n'est pas exceptionnel d'y reconnaître des ânes gris et blancs dans des terroirs reconnus comme étant le berceau de la race Grand Noir. Plusieurs questions se posent à leur sujet. Sont-ils issus d'élevage locaux? Y a t-il eu des baudets blancs qui se sont reproduits avec des femelles sombres, et inversement pour des reproducteurs de robe noire? Pourquoi les animaux noirs de grande taille ont-ils été préférés à leurs congénères clairs dans un périmètre qui couvre plusieurs départements?

 

ane blanc 2

 

Le plus probable, c'est que les ânes de pays répondaient déjà à une forme de standardisation des matériels. Harnais, carrioles, s'adaptaient facilement à des animaux dont la taille adulte variait peu d'un individu à l'autre. L'acquisition d'un animal jeune réservait, en principe, peu de surprises à l'acheteur.
Ceci n'a pas fermé le marché à d'autres bêtes, peut-être arrivées d'Afrique du Nord ou du bassin méditerranéen, qui ont pu présenter un intérêt à l'achat pour des tâches particulières sous dimensionnées par rapport au standard des ânes de pays.

 

ane blanc 3

 

Quant à la reproduction entre animaux de tailles et de robes différentes, rien n'exclut sa possibilité, mais il y avait certainement peu d'intérêt à conserver un âne entier d'un modèle peu orthodoxe dans une région d'élevage.

 

 

 

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28 décembre 2012 5 28 /12 /décembre /2012 09:34

musée-Bertrand-1

 

La très riche iconographie contemporaine traitant de l'âne du Berry, essentiellement sous forme de cartes postales anciennes, s'est enrichie en 2012 d'une œuvre supplémentaire. En effet, les services spécialisées de la Gendarmerie nationale ont saisi un petit tableau dérobé au musée Bertrand de Châteauroux en 1987. Cette prise a permis à cette huile sur toile de Fernand Maillaud de réintégrer les collections publiques en 2012, et d'offrir au visiteur une jolie vue d'artiste de la foire de la Berthenoux, dans l'Indre, dans la première moitié du XXe siècle.
Sur cette toile se trouve figuré un bel âne noir équipé d'un bat, attaché au milieu de la foire.
J'en profite pour signaler à mes lecteurs que si l'une ou l'un d'entre eux possède un tableau impliquant un ou plusieurs ânes berrichon(s) et pouvant avoir une valeur documentaire (les œuvres récentes n'ont pas d'intérêt), il est possible de m'en envoyer une photographie avec un petit commentaire que je reproduirai en conservant le strict anonymat de l'expéditeur.
Une adresse: berrymedieval#yahoo.fr (le # sera remplacé par @, afin de tromper les robots générateurs de spams).

 

musée-Bertrand-2

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29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 08:54

médaille-érotique

 

Que mes lecteurs ne se méprennent pas sur mes intentions: l’auteur de  ce blog n’est pas atteint d’érotomanie aiguë, mais seulement confronté à un petit mystère numismatique.
Une de mes connaissances m’a confié pour identification cette médaille de bronze uniface, de plus de 2 mms d’épaisseur pour un diamètre d’environ 5 cms, représentant un couple cherchant le chemin du 7e ciel sur le dos d’un âne en rut. La médaille comporte une bélière pour fixer un ruban ou un lacet. Le lien, tordu, je le reconnais, avec l’âne du Berry, est que cet objet a été découvert dans un potager du centre-ville de Saint-Amand-Montrond, dans le Cher, enterré assez profond, et a refait surface au hasard d’un coup de bêche. Je n’ai pas pu savoir, l’inventeur étant depuis décédé, dans quel état se trouvait la médaille, oxydée ou non au moment de sa découverte.
J’essaie en vain d’identifier ce bijou. Une de mes collègues, spécialiste de l’histoire de l’érotisme et de la pornographie, n’en avait encore jamais vu. Aucun catalogue de vente de monnaies et médailles anciennes n’en dispose. Son diamètre et son poids excluent l’hypothèse d’un jeton de maison-close.
Recherchant sur Internet, je n’ai retrouvé qu’une seule référence identique: une médaille similaire transformée en briquet de soldat de la Guerre de 14, ce qui a moins le mérite de dater d’au moins un siècle la fabrication de cette curiosité. Le style des costumes, ou du moins ce qu’il en reste, du couple n’a rien de berrichon ou de bourbonnais.
C’est pourquoi j’appelle à l’aide toutes les bonnes volontés qui auraient déjà vu une telle œuvre, éleveurs d’ânes, historiens, numismates, collectionneurs... Si vous avez des renseignements sur l’origine de l’objet, la fonderie qui l’a réalisé, sa fonction, des photographies, des liens en ligne ou autres informations, je vous serai reconnaissant d’utiliser la fonction “commentaire” en bas de cet article ou, si vous ne souhaitez pas que votre nom soit visible, d’écrire à l’adresse suivante:
Berrymedieval@yahoo.fr
Il est bien entendu que je livrerai ici les résultats de l’enquête, quitte à effacer et à réécrire ce billet quand j’en saurai plus sur la question. Il est aussi entendu que cette pièce n’est pas à vendre ni à échanger, tout message en ce sens passera aux oubliettes!
Merci de votre aide et de votre sagacité...

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7 juillet 2008 1 07 /07 /juillet /2008 10:05

Dans les premières années qui suivirent la reconnaissance de la race Grand Noir du Berry par les Haras nationaux, certains "spécialistes" émirent des doutes sur l'authenticité de l'âne du Berry comme animal de terroir, argumentant sur le fait que des ânes noirs vivent nombreux dans la Péninsule ibérique et dans le Bassin méditerranéen, et que leur cousin du Berry leur ressemble beaucoup. Or, ces régions ont toujours été de grandes exportatrices d'ânes. Celui du Berry ne serait rien de mieux qu'un produit d'importation. Ce syllogisme facile traduisait la frustration d'éleveurs fâchés de voir les prix des ânes du Centre de la France connaître une inflation aussi spectaculaire que l'intérêt des médias pour le nouvel élu des stud-books. 

Le soufflet est retombé de lui-même au fur et à mesure que de nouvelles races étaient à leur tour agrées, sans doute à juste titre, mais la question conserve tout son intérêt.

A ce jour, aucun historien n'a à ma connaissance retrouvé la trace d'un trafic d'animaux entre les Pyrénées et le Berry. La littérature n'en parle pas, les sources sont muettes sur la question et aucune représentation iconographique n'en fait état. On remarque que notre région est isolée géographiquement des régions du Sud par les reliefs du Massif Central, et que dans aucune des régions qui le contourne on ne remarque plus qu'ailleurs l'existence d'ânes noirs, alors que les populations locales auraient dû, en principe, elles aussi profiter de cet éventuelle route commerciale en y achetant des animaux adaptés à leurs besoins. Si on ne peut nier l'existence de relais contemporains avec l'espace ibérique, par le biais de rares familles gitanes ou par quelques va-et-vient de maquignons venant vendre en Berry des ânes pyrénéens ressemblant au phénotype recherché dans les débuts de notre race et achetant en retour des animaux semblables à ceux produits dans les Pyrénées, on mesure rapidement le caractère anecdotique du phénomène. 

Le Berry n'a jamais été un isolat géographique. Des animaux venus de très loin y ont circulé et s'y sont vendus. Les nombreuses cartes postales photographiées le long du chemin de halage du canal de Berry montrent des bêtes, tractant des péniches, de toutes tailles et de tous aspects, mais très minoritaires par rapport aux produits des souches locales. Les mêmes images abondent en détails sur les animaux circulant dans les villes, villages et chemins ruraux du Centre et partout, avec une régularité remarquable, on retrouve la même silhouette et des contrastes de robe identiques. On voit mal ce qui pourrait, en dehors d'une race anciennement implantée, avoir produit les même effets dans un espace aussi vaste que presque trois départements.

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21 juin 2008 6 21 /06 /juin /2008 23:41
Contrairement à une idée généralement reçue, les ânes du Berry n'ont pas été par le passé le monopole du monde paysan. Si l'essentiel des animaux vendus étaient produits à la campagne, on en trouve en milieu villageois et urbain assistant une foule d'activités artisanales ou vivrières. Sa participation à la réalisation de la première Révolution industrielle est déterminante dans le succès d'un certain nombre d'entreprises. On pense en particulier au rôle que des milliers d'animaux ont joué dans la traction des péniches sur le canal de Berry mais on sait moins que des ânes ont été employés dans les mines de charbon de la Nièvre avant l'arrivée des motrices diesel dans les puits. L'étroitesse des galeries ne permettant pas de faire descendre des chevaux comme dans les mines du Nord, des ânes ont pendant des décennies tracté les wagonnets de houille. Des écuries souterraines leurs permettaient de se reposer. Le matériel de trait était adapté à ces conditions de travail très particulières, avec des brides rembourrées sur le haut du front pour éviter que les bêtes se blessent contre les boisages des galeries. Indirectement, par la production de mulets, les ânes de la région ont généré des animaux puissants indispensables pour alimenter en minerais et en charbon les forges du premier âge industriel. Pour approfondir le sujet, nous recommandons la visite de deux sites: le musée du Canal de Magnette, au nord de Montluçon (03) et le musée de la mine de La Machine, dans la Nièvre (58).
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15 juin 2008 7 15 /06 /juin /2008 10:52


L'étude des ânes du Centre de la France conduit parfois l'historien à d'étranges rencontres. L'une d'elles a révélé la figure haute en couleurs d'un marinier anonyme, insoumis, qui a marqué la mémoire des riverains du canal du Berry entre les deux guerres. 

Cet article a été initialement publié en 1997, dans Grand Noir, bulletin de liaison de l'AFAGNB. Il m'a semblé intéressant de lui donner une seconde vie.
 

Clémenceau! Assassin!
 

Il y avait longtemps qu'on ne l'avait pas entendu, celui là et, ce matin, son cri a retenti jusque dans le centre-ville. Cela exaspère les Saint-Amandois bien pensants. Il faudrait quand même faire quelque chose, mais quoi?

-Les gendarmes? Vous n'y pensez pas! Un ancien poilu, ça des droits...

Alors, on laisse faire.Ça lui passera bien un jour.
 

-Clémenceau! Assassin!
 

Le cri claque comme un éclat d'obus dans un nid de barbelés et il en a vu, notre marinier, des obus et des barbelés, tachés de rouille et tachés de sang. Et, ce 11 novembre, alors que les gardes-champêtres à la mine sévère appellent le nom des morts devant un parterre de veuves et d'orphelins pleurant sur leurs galoches, lui veut qu'on se souvienne de ce que la République a fait à ses copains bleu-horizon. Comme, rentré de la guerre, il lui a bien fallu racheter deux ânes pour tracter sa péniche, l'idée lui est venue d'en baptiser un "Assassin", tandis que l'autre héritait du patronyme "Clémenceau".

Ainsi, à chacun de ses arrêts à Saint-Amand, après avoir séché quelques fonds de verres à l'Hôtel de la Marine à la mémoire de ceux qui y sont restés, l'homme retourne vers son gagne-pain en traînant ses semelles sur les caillous.

Comme il faut bien donner de la gueule pour encourager les ânes à décoller la péniche du quai, et tant pis pour ce qu'en penserons gendarmes et bourgeois du lieu, notre rescapé des champs de Mort hurle à tous les vents deux mots aussi mordants que la bise de novembre:
 

-Clémenceau! Assassin!
 

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6 juin 2008 5 06 /06 /juin /2008 11:20

L'âne est un très ancien compagnon des gens des régions du Centre. On relève au Moyen-âge de nombreuses traces de sa présence. Dans l'église de Meillers (03), il est figuré sur un chapiteau jouant de la rote (un ancêtre des harpes). Sa vente est codifiée dans la charte de franchise de la Perche (vers 1180) dans la vallée du Cher. Un procès oppose à la Renaissance deux marchands d'ânes à Chezal-Benoît (18) à propos de la vente d'une ânesse. 

La mention la plus intéressante rappelle la part qu'il a pris dans la victoire des troupes du seigneur de Déols contre le peuple de Bourges lors de la bataille de Châteauneuf-sur-Cher, début XIe siècle. Devant la faiblesse de son ost face à une foule venue de Bourges sous la bannière de l'archevêque, le seigneur de Déols mélange à ses chevaliers en armes des valets montés sur des ânes. Vue de loin, cette cavalerie sème la panique dans les rangs des berruyers, qui sont facilement massacrés lors de leur débandade. S'il est difficile de se représenter la scénario exact de cette bataille, on note avec intérêt que les gens de Bourges ont confondu des chevaux et des ânes (sans doute des ânesses, en fait, plus calmes et silencieuses que les mâles), ce qui tendrait à prouver que la taille et la couleur des animaux présents sur le terrain était assez homogène pour que personne ne soupçonne la supercherie. Avec toutes les précautions qui s'imposent, cet épisode guerrier pourrait être la première mention de la présence d'une race d'ânes de grande taille en plein cœur du bocage berrichon.

Il aurait été trouvé un squelette d'âne dans le réfectoire de l'abbaye cistercienne de Noirlac lors des travaux de restauration il y a une trentaine d'années.

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17 avril 2008 4 17 /04 /avril /2008 08:54

On regrette l'absence d'informations sur les origines de l'âne sur le territoire français. Seules des références iconographiques, littéraires ou historiques peuvent être exploitées par les chercheurs. L'âne souffre de sa parenté squelettique avec le cheval. Lors de fouilles archéologiques, il est rare que les scientifiques aient le soucis de séparer les deux espèces dont les restes osseux sont très proches. Il est donc possible que des observations plus fines puissent à l'avenir faire avancer notre connaissance sur le sujet.

Quelques œuvres pariétales du paléolithique supérieur concernent des asiniens. Les grottes de Bernifal et des Combarelles en Dordogne livrent quelques silhouettes d'équidés à grandes oreilles. Les magdaléniens ont donc été au contact, au moins visuel, avec l'âne dans la zone périglaciaire. On ne sait en revanche pas grand chose sur les périodes mésolithiques, néolithiques et sur l'antiquité pré-romaine. L'âne a pu entrer en France suivant divers courants migratoires, a pu être introduit par les romains, qui étaient de grands connaisseurs, ou était peut-être endémique depuis de très longues périodes.

Saviez-vous que:

c'est un âne qui a servi d'oracle à Octave (futur empereur Auguste) pour lui prédire sa victoire lors de la bataille d'Actium. Un homme, tenant un âne au bout d'une corde,  passa près des généraux romains. Octave lui demanda le nom de son animal. L'homme ne répondit qu'un mot: "Nikè", et disparut. Quand quelqu'un indiqua que ce mot grec se traduisait par "victoire" en latin, Octave fit rechercher partout, sans succès, l'homme et l'âne. On en conclut qu'un dieu les avait envoyés.

Dans l'antiquité romaine, l'âne était d'un meilleur rapport que le bœuf, et était indispensable au bon fonctionnement de l'agriculture.

A lire: Apullée: L'âne d'or ou les métamorphoses. Long récit initiatique de l'errance d'une jeune homme métamorphosé en âne dans la campagne antique au 2e siècle ap. J.C. Humoristique, fourmillant d'informations sur les fonctions de l'âne dans le monde antique, ce roman est incontournable.

 

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