L’hiver est passé. Nous voici plus de 6 mois après le passage de l’émission “30 millions d’amis” dédiée à l’histoire du Grand Noir du Berry et le moins qu’on puisse dire, c’est que cet événement n’a été qu’une succession de déceptions.
Primitivement, le projet était de tourner dans notre élevage et chez des voisins un sujet sur l’âne du et en Berry. Nous avons donc emmené le vidéaste tourner des plans chez plusieurs propriétaires qui, légitimement, auraient aimé passer dans l’émission. Puis nous avons appris qu’il faudrait partager les 8 minutes de film avec le “musée de l’âne” de Lignières, que je ne connais pas et qui ne fait pas partie de mes partenaires. Les deux séquences filmées à l’extérieur de notre troupeau n’ont pas été présentées dans l’émission, ce qui a plus que déçu les gens qui nous avaient accueillis et qui nous avaient consacré du temps.
Enfin est arrivé le jour tant attendu. Sans le coup de fil passé quelques semaines avant par Heinz Cadera, le photographe qui était venu faire le film, et que je remercie chaleureusement et publiquement pour sa gentillesse et sa conscience professionnelle, nous n’aurions jamais eu à l’avance la date de l’émission. France 3 nous avait pourtant promis de nous contacter, par téléphone ou mail. Peine perdue, les promesses, c’est bien connu, n’engagent que ceux qui y croient.
Nos amies de la presse locale s’étaient amusées à écrire un petit billet sur le sujet, nous avions prévenu nos connaissances dans la région, plusieurs éleveurs d’ânes en Grande-Bretagne et aux USA avaient trouvé des liens internet pour voir l’émission en direct, bref, pas mal de monde était devant son écran à l’heure dite. La déception a été à la mesure de l’attente. A la place des 30 millions d’amis promis, France 3 nous a servi un match de tennis, sans autre forme de procès. Nous avons patienté un quart d’heure, une demi-heure, une heure sans voir l’ombre d’un âne à l’écran. La journée était belle, des monuments étaient ouverts pour les Journées du Patrimoine, nous avons jeté l’éponge et sommes partis nous promener...pour apprendre plus tard dans l’après-midi, par un coup de fil, que nous passions à la télé, le match étant fini et le Français ayant perdu. Quelques rares chanceux ont pu suivre le reportage, qu’on a retrouvé, en tout petit écran, sur internet, la semaine suivante, avant que le lien soit effacé.
Plus de 6 mois après, le DVD promis par France 3 n’a jamais été envoyé. On aura perdu aussi notre adresse, dans les bureaux parisiens...
Le bilan? Je ne dirai pas que j’ai perdu mon temps, car j’ai vraiment apprécié de travailler avec Heinz Cadera, mais je l’ai fait perdre à d’autres personnes, oubliées par la production. La chaîne France 3 a su nous trouver quand elle a eu besoin, mais n’a pas été fichue de tenir le moindre de ses engagements en contrepartie.
Le reportage ne nous a amené aucun contact, a déçu plein de gens qui l’attendaient à l’heure promise par les programmes et nous n’en avons même pas gardé un souvenir.
J’aurais dû refuser ce projet. Ça me servira de leçon pour la prochaine fois.